“On Abortion documente et conceptualise les dangers et les dommages causés par le manque d’accès légal, sécurisé, et gratuit des femmes à l’avortement.
Dans des circonstances “naturelles”, une femme moyenne tomberait enceinte environ 15 fois dans sa vie, ce qui donnerait lieu à dix naissances. Sept de ces enfants survivraient à l’enfance. Pendant des siècles, les gens ont cherché des moyens de retarder ou d’interrompre la grossesse. Aujourd’hui, il existe enfin des moyens sûrs et efficaces d’avorter, mais les femmes du monde entier continuent d’utiliser des méthodes artisanales anciennes, illégales ou risquées. Chaque année, 47 000 femmes dans le monde meurent des suites d’un avortement raté.
Pourquoi prennent-elles ce risque ?
Dans tous les pays et toutes les religions, des millions de femmes n’ont pas accès aux techniques d’avortement en raison de la loi ou de la coercition sociale, et sont contraintes de mener leur grossesse à terme contre leur gré. Certaines sont mineures ou victimes de viol. Pour beaucoup, la grossesse n’est pas viable ou présente des risques pour la santé. Les femmes sont souvent criminalisées et persécutées dans les pays où l’avortement est considéré comme illégal. En outre, au Salvador, les femmes qui font une fausse couche sont accusées d’homicide et risquent des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 40 ans.
Malheureusement, tout en violant le secret médical, même lorsque l’interruption de grossesse est médicalement nécessaire pour sauver la vie de la patiente, les prestataires de soins de santé sont connus pour dénoncer les personnes qui ont tenté de se faire avorter. Par ailleurs, toute personne qui aide une femme à avorter dans un pays où l’avortement est illégal peut être incarcérée et peut même risquer sa vie pour pratiquer l’intervention.
En 2016, pour la première fois dans l’histoire, le pape François a autorisé les femmes catholiques ayant pratiqué un avortement à demander pardon par la confession. Bien que cette mesure puisse sembler être un progrès, elle a perpétué la stigmatisation et la culpabilité qui entourent les choix des femmes. Entre-temps, les politiciens exploitent l’avortement comme monnaie d’échange pour leurs campagnes électorales, faisant des questions de procréation une affaire politique plutôt qu’une question de droits.” – Laia Abril