La figure mythique de Robert Frank a infléchi l’histoire de la photographie et du cinéma. Son œuvre, exemple rare de fusion entre récit du monde et récit de soi, a contribué à démolir des catégories de jugement devenues obsolètes.
Arnaud Claass médite sur l’intensité si singulière des images de l’artiste et sur ses exigences formelles. Il examine les chemins qu’il a suivis et les univers visuels et littéraires qui l’ont nourri. Il scrute sa quête d’authenticité, son rapport à l’exil et à l’espérance, ses complicités
intellectuelles.
Au-delà du bouleversement opéré par Les Américains puis par The Lines of My Hand, l’opposition de Frank au modèle surplombant du photographe-cinéaste comme prétendant à la vérité se maintient à travers plus de soixante années de création. C’est pourquoi son travail continue d’être une référence pour d’innombrables jeunes artistes rétifs aux commandements académiques de notre temps.
L’œuvre photographique d’Arnaud Claass (né en 1949) figure dans de nombreuses collections publiques et privées européennes, américaines, japonaises. Il a enseigné jusqu’en 2014 à l’École nationale supérieure de la photographie, Arles et il intervient régulièrement aux États-Unis, en Irlande, en Suisse, en Belgique, en Italie. L’écriture tient une place importante dans son travail depuis ses débuts.