Expos & Events
La Consolation du voyageur – Johann Delacour

17/10/25
30/12/25
Vernissage le vendredi 17 octobre à 18h
Ouvert du mardi au samedi
mardi au samedi 10h-13h / 14h-18h
Ce n’est pas un journal,
mais une traversée :
un pas après l’autre
dans le paysage fragile du sensible.
“Il arrive que le regard, au lieu de chercher l’éclat ou l’épreuve, s’attarde sur ce qui ne pèse pas, ce qui ne force rien, ce qui simplement existe, à peine.Ainsi ces images, s’ouvrent devant nous comme s’ouvre parfois, sans qu’on l’ait prévu, un sentier entre les branches : discret, hésitant, mais vrai.Ici, rien ne s’impose. Le récit recule, se dissout. Il ne reste qu’une traversée : quelques pas dans la lumière, dans l’ombre réconciliée.
La consolation du voyageur ne capte pas le monde, elle l’effleure, elle l’écoute. Et pourtant, c’est là que ça tremble. Dans ce presque rien.On pense à ces instants qui, dans une journée, glissent entre les doigts sans bruit : un objet laissé sur une table dans la pénombre ou un rideau levé par le vent.Ces riens qui, parce qu’ils n’ont pas voulu être vus, nous touchent plus profondément.
C’est cela, peut-être, que tente de recueillir La consolation du voyageur, non des moments saillants, mais ce qui vibre encore après le passage — l’arrière-pays des jours.
Chaque photographie semble habitée par un silence, une attente. Rien de spectaculaire, tout au contraire. C’est dans le flou, l’ombre, les marges que s’ouvre un passage. Comme si ces fragments, à la manière des poèmes, disaient plus qu’eux-mêmes. Ils ne livrent pas une intimité, ils la préservent en la laissant deviner.
Il y a là une esthétique de la retenue, presque de la disparition. Le réel n’est pas contredit, il est distillé. Un seuil est maintenu, fragile, entre le visible et l’invisible. Et c’est ce seuil qu’habite la série. Une ligne fine, tendue entre ce qui fut vécu, et ce qui, encore, attend de l’être. La consolation du voyageur, dès lors, ne se laisse pas enfermer dans les mots. Elle se tient ailleurs, dans l’espace mouvant d’une mémoire sans contours, dans une lumière qui vacille, mais ne s’éteint pas. Un regard qui sait que le monde ne se dit jamais tout à fait, mais qu’il peut, parfois, se laisser entrevoir.
Ce travail, c’est peut-être ça : tenter de rendre visible ce qui n’a pas de contour. Ce qui échappe au langage.Alors, oui, on pourrait parler de mémoire, d’affect, de temps. Mais tout cela reste abstrait. Ce qui compte, c’est ce qui résiste. Ce qui ne se laisse pas dire. Ce qui reste là, dans la poussière de la lumière, ou dans le flou d’un geste. C’est un travail d’approche. Comme si l’image cherchait à revenir à l’essentiel, à ce point où elle cesse d’expliquer, pour seulement exister.Et c’est peut-être cela, la consolation promise :
Non une réponse, mais une présence.
Non une clarté totale, mais cette clarté fragile qui naît lorsque le regard ne veut rien posséder.”
J.D.Cette exposition n’aurait pas vu le jour sans le soutien de l’Atelier SHL et la générosité de Shunghee Lee.
À découvrir dès vendredi 17 octobre 18h en présence de l’artiste
